Pour rompre la glace....

Antony avait suivit la marquise jusqu’à son repaire… Depuis la première fois où il l’avait croisé, il lui faisait confiance… Pourquoi, il n’en savait rien, sans doute pour sa jolie frimousse et son regard angélique… La demoiselle l’avait-elle remarqué ? Elle s’était retourné à plusieurs reprises mais sans croiser son regard… Un sentiment étrange émanait de cette jeune femme.

Lorsqu’elle poussa la porte de son antre, Antony s’approcha et déposa à ses pieds un bouquet de rose sur lequel était accroché un mot. Sans attendre la moindre réaction, sans écouter le moindre mot, Antony disparu dans la forêt, il savait que leur chemins se recroiseraient bientôt.

Marquise,

J’ai longtemps hésité à faire ce chemin vers vous mais on raconte que la chance sourit aux audacieux. J’ai entendu parler de votre clan et de son chef. Notre première rencontre était basée sur un quiproquo... En effet, les voyous qui m’ont détroussé ne faisait pas parti des vôtres. Cela m’aurait d’ailleurs surprit qu’une femme de votre rang soit adepte de ce genre de manière.

Les auberges ne me semblent plus très sures, le tavernier menace de me jeter dehors si je continus à visiter les chambres de ses clients. Je me permets donc de vous demander l’hospitalité. Il va de soit que c’est en tout bien tout honneur.

Dans l’attente de vous revoir.
Bien à vous.

Antony.

Elle décacheta le pli et en parcourut les quelques lignes. Antony, le prince descendu de sa colline. Elle pénétra dans le repaire, se dirigea vers sa chambre où elle disposa le bouquet dans un vase et s’installa sur son lit, pensive. Puis elle sortit une feuille de vélin de son bureau, une jolie plume de griffon et de l’encre.

« Sire,

Je suis surprise de recevoir une telle demande de votre part, surtout après notre dernière entrevue qui se termina de manière houleuse. Votre confiance me flatte mais cela ne sera pas suffisant pour convaincre notre chef. Je vais tout de même lui toucher un mot à votre sujet, mais cela ne doit pas vous empêcher de lui adresser votre requête personnellement. Je ne décide pas de ces choses-là, fort heureusement.

Cordialement.

PS : Je vous remercie pour les roses, elles sont magnifiques et embaument délicatement mes appartements.

Marquise »

Antony saisit la lettre que l’aubergiste lui tendait. Il savait sans même l’avoir ouverte de qui elle provenait, le parfum trahissait l’expéditrice… Le sourire aux lèvres, il se dirigea vers la forêt. Il s’installa contre un arbre et déplia la lettre. Il la relut à plusieurs reprises avant de sortir une feuille de papier et un morceau de charbon de sa besace.

Marquise,

Je suis heureux que mon modeste présent vous ait plu. L’homme a qui je les ai « empruntées » tournait en rond sous le balcon d’une demoiselle sans oser lui parler. De toute manière, elles seraient fanées dans ses mains à l’heure qu’il est et l’amoureux de la nature que je suis n’a pas pu résister…

Notre dernière rencontre m’a effectivement laissé un goût amer, me rappelant pendant plusieurs heures par une violente douleur au bas ventre que vous saviez frapper là ou cela fait mal…

Je sais que votre chef a très mal pris mes remarques mais vous comprendrez aisément que l’agression dont j’ai été victime m’avait mis d’humeur assassine. Je regrette et comprends m’être mépris sur vous et peut-être sur votre chef… Si vous me le permettez, j’aimerais que vous puissiez me le présenter. Je me présenterai demain à l’endroit où j’ai déposé les roses, libre à vous de m’ouvrir où non.

Bien à vous
Antony, le Prince des Collines

« vous saviez frapper là où cela fait mal »

Oups j’avais complètement oublié ce détail…puis elle se mit à rire de ses réactions parfois violentes, mais comment aurait-elle pu réagir autrement.

« Sire,

Je vois que vous n’êtes pas rancunier cependant comment pourriez-vous l’être vu que tout cela n’a été que conséquence de votre tempérament ?
Krocker est déjà prévenu, vous pouvez venir vous présenter.

A demain,

Cordialement.

Marquise

PS : Vos roses me semblent tout à coup moins jolies... »

Les femmes… D’accord ces fleurs ne m’avaient pas coûté très cher, mais où était le problème… Elle me rappelait soudain les femmes que je fréquentais auparavant, tout ce qui brille est joli… Pourtant quoi de plus beau qu’un diamant pur, même volé sur le cadavre d’un mineur…Peu importait, J’attrapai mon épée et la glissai dans l’étui dorsal de mon armure. Direction le repère des RATS… Quel nom étrange d’ailleurs… * Allons allons, reprenez-vous Antony, suivez votre instinct… *

Je me présentai quelques heures plus tard à la porte de leur demeure. Un petit coup d’œil rapide à ma tenue, je réajustai les pans de ma chemise et me décidai à frapper. J’attendis qu’elle vienne m’ouvrir, un bouquet de lys à la main. Mais cette fois, j’avais anticipé la question, allant même jusqu’à hésiter à demander à la fleuriste de me griffonner sur un morceau de papier que j’avais bien acheté ces fleurs.

DONG

J’affichais mon plus beau sourire.* Pauvre idiot, arrêtez de sourire béatement, vous êtes face à une porte… *

Doonnnggg

*Hû ?? qui ose ?*


Krocker attrapa son joli trident zig zagueur et se dirigea vers la porte en silence .. colla son oreille tout contre et essaya de discerner le moindre bruit .. Rien ..
Il se mit en garde, prêt à l’embrochure (recette perso du Chef ^^) et ouvrit la porte d’un geste vif pointant en même temps le trident en avant … pour aller juste effleurer la pointe du menton du visiteur saisit et resté immobile par l’effet de surprise …

« Ouais ? »

Krocker dévisagea l’étranger et le reconnut instantanément ..

*hmmm tiens tiens … le diffamateur .. comme on se retrouve ..*

Krocker lança un regard noir au visiteur et resta silencieux quelques longues secondes, son envie de l’embrocher sur le champ était vraiment très forte mais la jolie Marquise avait prévenu un peu avant des bonnes intentions de l’individu. Il lâcha son regard et vit le bouquet de fleurs dans les mains du guerrier, la situation tournait au comique ! Baissant sa garde lentement, il dit d’un air moqueur

« euh nan merci ! je préfère les crânes … Marquise m’a parlé de toi, faut qu’on cause il paraît … entre »

Je restais bouche bée en voyant Kroker sortir comme une furie, pas le temps d’esquisser le moindre geste que je sentais déjà les pics de son trident me caresser le menton. Il baissa son arme en me voyant planté là caché derrière mes lys.

« euh nan merci ! je préfère les crânes … Marquise m’a parlé de toi, faut qu’on cause il paraît … entre »

Il était tant de se reprendre, je lui adressai mon plus beau sourire et planta mon regard dans le sien. * Les bonnes manières ne sont visiblement pas son fort… Me tutoyer, Moi… De toute façon, je ne pouvais pas lui en vouloir, chacun son éducation. *

« Toutes mes excuses Kroker, vous permettez que je vous appelle par votre petit nom au fait ? – Je ne lui laissai pas le temps de répondre et j’enchaînai – Oui effectivement, j’imagine aisément vos préférences pour les choses morbides, quoiqu’en matière de femme, vos goûts ne semblent pas à démontrer. Mais trêve de balivernes, je pense effectivement que notre première rencontre n’ayant pas été des plus conviviales, il me semblerait plus approprié de discuter autour d’un verre. Marquise a su utiliser des arguments très… persuasifs pour redorer votre blason et il semblerait que nous partagions le goût des belles choses. »

J’attendis quelques secondes mais il ne broncha pas.

« Dites-moi, abuserai-je de votre hospitalité en vous demandant de me mener auprès de Marquise, j’aimerais lui offrir ces modestes fleurs avant qu’elles ne soient complètement flétries… »

Krocker laissa entrer le fleuriste visiteur ..


« j’ai cru comprendre d’après Marquise que t’aimerais te joindre à nous … je ne sais pas si nos manières vont te convenir … ici on ne respecte pas grand chose, la meilleure loi est la loi du plus fort, plus je dépouille les cadavres et plus je suis content … plus je me bastonne et cartonne et plus je suis heureux ! J’irai même jusqu’à la pire des arnaques si j’en avais l’occase … Sans foi ni loi !!! Est ce que tu crois que ça te va ? »

Krocker s’engage dans le couloir et se retourne vers le fleuriste

« Suis moi, on va aller discuter au bar … avec un peu de chance tu retrouveras la Marquise et son verre de lait »