J'avais enfin réussi à pénétrer dans le Repaire.
Juste après mon arrivée, Krocker m'avait remis un gros trousseau de clefs avec un air mystérieux, me disant que j'aurai des portes à ouvrir.
Aujourd'hui, en rentrant dans la Repaire, j'essayai à tout hasard l'une des clefs dans la serrure de l'une des chambres libres.
À ma grande déception, rien ne se passa.
J'essayai toutes les autres clefs, et toujours rien.
Je passai à la porte d'après, puis à la suivante, et ainsi de suite...
J'en étais à l'avant-dernière porte.
J'étais en proie au désespoir : les clefs n'étaient certainement pas prévues pour trouver leur utilité ici.
Mais, toujours par curiosité, j'essayai encore.
Enfin, j'atteignis la dernière porte, et j'essayai enfin la dernière clef.
J'entendis un cliquetis, et sentis avec soulagement la clef tourner dans le serrure.
La porte s'ouvrit.
Pouah, quelle odeur ! m'exlamai-je immédiatement.
Une odeur rance se dégageait de la pièce.
Pourriture, moisissure...
Dans une telle obscurité, et avec, derechef, cette humidité, ce n'était pas étonnant.
Je m'empressai d'écarter les rideaux et de soulever la fenêtre à guillotine.
Une forte lumière blanche emplit aussitôt la pièce, me brûlant les yeux.
Je mis quelques minutes avant de recouvrer entièrement la vue.
Je pus alors découvrir une pièce, assez petite, certes, mais aussi parfaite pour un Guerrier comme moi : elle n'était pas trop confortable, ce qui me permettrait de ne pas devenir paresseux, et comportait un mannequin en paille d'environ six pieds de haut pour m'entraîner.
Certainement un coup de La Furie Sauvage, pensai-je aussitôt.
Elle n'avait pour mobilier qu'un lit, une table, et une chaise.
Sur la table, je pouvais voir du parchemin, une plume et un encrier.
J'avais mon propre oiseau, pour transmettre des missives.
Je posai donc mon sac par terre, et pris place sur la chaise : je comptais écrire à un vieil ami.
Avant cela, je remerciai Krocker intérieurement pour cette chambre qui était tout à fait à mon goût.
La vie promet d'être belle et amusante, ici...