Asdernal...

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 02/08/2006

l'eau...le bruit de gouttes qui perlent..ma vue se brouille , plus aucun souvenir..

ce maudit Prince , il ne mérite pas ce titre honorifique...la haine , ce sentiment ravageur qui me ronge...la chaleur monte , les flammes dansent sur le sol , le sang coule de mes yeux..je le vois étendu , me suppliant ..ma vision se brouille , les cauchemard revienne...je suis en sueurs , l'eau se deverse du sol vers la voûte du Temple , tout est à l'envers...je sent encore l'odeur du jasmin ..

la fumée bleutée s'élèvent , les myriades d'âmes hurlent , le lac parait pourtant si tranquille au loin ...j'appercoit l'embarcation , avec son terrible conducteur...le Passeur..

ma magie ne me sert plus a rien ici ...je suis revenue a ma naissance ..ma forme esprit reprend le dessus..

Elle apparait..je revois ces formes , ses courbes , son visage et son sourire exquis...je revoit cette Déesse...le seul être pour qui ce coeur de glace qui me refroidit s'est embrasée..

Je ne puis restée ainsi ...Ishei, puissance des Arcanes...le flux bleutée vient a moi , rentre en moi..

La haine se mélange a mon amour pour elle ...mes habits se teintes d'ombres , ma chevelure prend le pourpre sang...mes yeux s'enflamment et me brûlent..

Elle rapelle mon esprit a Elle , je veux la rejoindre ..j'aimerai la reprendre..

L'eau cesse de couler , le feu se meurt sous le sol , la lumiere réapparait..

Je vais la retrouver , je vais la reprendre...

Elle ne pensait pas, elle ne pensait plus, elle ne voulait rien, ne souhaitait rien.
Pourtant elle se rappelait, elle essayait de se rappeler, ou alors n’était-ce qu’un rêve ?
Sans doute que cela n’était qu’un rêve.
Elle sorti de sa léthargie, se rapprocha du lit, caressa les draps, s’assit dessus, prit le drap dans ses mains puis le porta à son visage, sentit le parfum…jasmin… non ce n’était pas un rêve… elle se coucha sur le lit, s’enroula dans les draps, les serra fort dans ses poings… elle ne pleurait pas, n’en avait plus la force.
Comment tout cela avait-il commencé ? Un matin ? Un soir ? Un après-midi ?
Pourquoi se remémorer ? À quoi bon ?
Pourtant la force des souvenirs lui martelait la tête.
Elle pouvait sentir, elle pouvait voir, elle pouvait à nouveau toucher sa peau, elle pouvait à nouveau lui appartenir, elle pouvait, là, refaire ce qui avait été fait, elle pouvait sans peine aucune refaire le chemin en arrière, elle désirait tant ; elle désirait tant refaire le chemin en arrière.
Mais elle était seule et elle savait qu’elle l’avait tuée.
Elle se leva, elle regardait par la fenêtre, sentit un vide soudain, un immense vide en elle, elle posa son front sur le carreau, elle faisait de la buée avec sa bouche pour ne plus voir son reflet, elle resta ainsi de longues minutes.
Sans voir l’horizon, sans même espérer, elle restait là, prostrée dans le noir.

Puis au loin elle vit une lumière.
Sans y prêter réellement attention, elle aurait aimée se fondre dans cette lumière.
Cette lumière si vive se rapprocha d’elle, elle tournoyait, là, devant Sirama, elle était hypnotisée, elle ne bougeait plus, n’osait pas respirer, cette lumière la dévisageait, en un instant Sirama crut reconnaître Canelle, elle recula de la fenêtre, porta la main à son cœur,

-…Canelle ?

Antony s’approcha de la porte de la chambre de Sirama, avala une grande bouffée d’air et frappa doucement sur la porte qui le séparait de l’élue de son cœur. Il attendit quelques secondes, attendant d’entendre les mots si doux de la belle qui l’inviterait à la rejoindre mais rien ne se passa. Son cœur se serra dans sa poitrine lorsqu’il entendit murmurer dans la pièce…

Il ouvrit la porte et avança silencieusement vers elle. Une odeur connue vint agacer ses narines. Il délaissa la jeune femme quelques secondes, cherchant à deviner d’où provenait cette senteur. Le prince s’avança vers le lit défait, son visage se décomposant un peu plus à chaque pas. Il s’assit sur le bord du lit et se pencha vers les draps. Son cœur se souleva, l’odeur venait bien de là, de ce lit encore chaud. Mais le jasmin n’était rien comparé au fragrance qui jouaient avec ses nerfs. Cette odeur… ce n’était pas celle de Sirama, il en aurait mis sa main à couper…

Il ne dit pas un mot, continuant à observer celle qui le tenait en vie, celle qui venait de lui faire mal à en mourir. La nausée lui levait le cœur, il aurait voulu se lever et quitter ce lieu qui le faisait tant souffrir mais ses jambes se dérobèrent. Il n’était plus rien, en un instant, il avait vu tout ce en quoi il croyait voler en éclat. Il avala sa salive et lâcha doucement….

- Pourquoi…. ?

Elle regarde le Prince, là, près du lit, la bouche légèrement entrouverte, il a le regard interrogatif, le regard avec tant de peine, de colère.
Elle ne l’a pas entendu rentrer, n’a rien vu venir, n’a rien vu du tout d’ailleurs, juste que son regard va du Prince à cette lumière…la lumière au Prince…
Elle n’entend pas ce qu’il dit, vaut-il mieux ?

Où était la réalité ?
N’était-elle pas en train de devenir folle ? Où l’était-elle déjà ?

Un bourdonnement incessant grandit dans sa tête, celui la même qui lui dit « c’en est fini »

Il est drôle à vrai dire comment elle peut voir les choses au ralenti, comment au moment où elle voit la dague posée sur la petite table, elle peut voir en même temps la place qu’occupe la lumière, toujours tournoyant autour d’elle et qu’elle crut un instant être Canelle.
Elle peut voir exactement où se trouvent les objets, les poussières s’envoler dans l’air, elle peut voir le visage du Prince empli de colère.
Oui il est drôle de penser que d’un seul coup elle embrasse tout, comme si elle avait des yeux partout, il est encore plus drôle de penser qu’elle a le temps de calculer la distance pour prendre la dague, l’enfoncer d’un coup en elle, avant que son Prince, ou même que cette lumière ne fasse un pas.

A ce moment précis nul doute, dans son esprit, toujours au ralenti, elle enjambe les trois mètres qui la séparent de la dague, la saisit et dans un geste que personne ne peut croire, Sirama se l’enfonce en elle, un sourire qui se change en véritable grimace de douleur, la tête en arrière, rien ne s’échappe, pas un cri, pas un son.
Puis elle relève la tête lentement et la baisse jusqu'à se noyer dans les yeux de cette lumière, elle la regarde les yeux mi-clos, les larmes coulent et le voyage commence.

Maintenant elle peut voir, et comme dans un tourbillon elle les voit danser.
Ou pense les voir danser ?
Elle voit leurs visages, chacun vient à elle :
Zaelyia dans d’autres yeux :
La douleur est intense pourtant Sirama voudrait qu’elle sache qu’elle l’aime tendrement,
Dans un cri silencieux,
elle voit Marquise, s’éventant et boire son lait, douces pensées,
Alybaba presque la force encore de rire avec elle,
Elle voit le hammam de Black et lui tout nu,

…Elle glisse doucement …

Et elle voit Krocker…quelque chose nous unies
Dans le si peu de vie
elle voit Rayth sœur de sang, ah Ryath…Ryath sœur de larmes et les fous rires et l’amour,
Furie qui a léché son sang sucré, doux sourire.
Elle commence à délirer,

Dans un supplice de douleurs de cœur
elle voit son Prince… Son Prince lui cueillant des fleurs, lui en inventer une, Amaris.

Sirama s’écroule à terre, le fil qui la tient à la vie s’évapore doucement, elle voit encore, elle voit le père, celui là même qui lui parlait de sagesse.
Ses yeux se remplissent de sang, à la commissure de ses lèvres un filet rouge surgit, les étoilent dansent, les RATS dansent autour d’elle.
Dans des soubresauts qui soulèvent son corps,

Elle tend sa main pour les toucher…
Elle ne peut pas…
Elle veut…
Elle ne peut plus…
Elle cligne des yeux en signe d’adieu.

Ses yeux se tournent vers elle, celle qu’elle croit voir, mais qui n’est pas.
Les mots ne se formulent plus.
Elle touche l’esprit de Canelle, ce léger fluide qui lui reste encore semble être le pardon.

Une lumière douce et intense arrive, les images ne sont plus, dans un murmure inaudible elle dit :

-…terisma

Elle vit son corps, cette dépouille lumineuse, un léger filet d’air passe encore dans sa bouche.

Elle sent les quatre éléments se retirer peu à peu de son corps

Sa respiration externe cesse… mais son souffle interne est toujours là…

Antony voulut sauter au devant de ce bras meurtrier avant qu’il ne s’enfonce dans le corps de la jeune femme mais ses jambes refusèrent de le porter. Il ne put que contempler le spectacle funèbre qui s’offrait à lui. Il poussa un hurlement de rage en voyant la lame glisser dans les entrailles de Sirama.

Il s’effondra au sol et serra contre lui le corps qui se vidait de vie. Impuissant, il blottit son visage dans l’épaule de Sirama, cherchant l’odeur de cette peau qui lui réchauffait le cœur. La chemise du prince se tinta de liquide pourpre et se colla à son torse. Le sang de la jeune femme se déversait lentement, séparant doucement son âme de l’enveloppe charnelle. Sa peau se fit plus claire, son corps plus froid. Il la serra plus fort, enfouissant le visage de Sirama contre sa poitrine. Les larmes de sang glissaient lentement sur sa peau pour disparaître sur le cœur du Prince. Ce cœur qui lui faisait mal à en crever, ce cœur qui battait au ralenti… Il venait de perdre sa moitié…

Il releva doucement les yeux et pesta contre cette lumière qui virevoltait devant la fenêtre, le narguant de sa présence. Son visage se ferma, son esprit divagua pour se perdre dans les méandres de ses pensées. Désormais, les champs de fleurs ne rayonneraient plus….

Il resta ainsi, assis sur le sol, serrant contre lui le corps sans vie de Sirama…

Blackhawk était dans son hammam, nu comme à son habitude et sirotant un cocktail exotique. Il attendait le réveil de son chef et le retour de sa douce
Tout à coup, il sut… Un lancinement terrible se fit ressentir dans son cœur, il lâcha son verre qui se brisa emplissant la pièce d’une douce odeur mélancolique. Il se précipita dans sa chambre ignorant la douleur des tessons de verres enfoncés dans ses pieds. Il saisit les premières affaires qu’il trouva et s’habilla. Cette fois ci, il savait que quelque chose n’allait pas.
C’est étrange la connexion qu’il avait développée avec ses compagnons d’armes. Dès son arrivée il s’était immédiatement senti chez lui. Ses amis lui apportaient bien être, apaisement et chaleur. Cela avait crée un lien avec chacun des RATS et aujourd’hui, un de ces liens s’était rompu, brutalement…
Il se dirigea à l’instinct, hagard, se déplaçant ainsi quelques minutes dans les couloirs avant de localiser l’endroit du drame. Quand il arriva devant la chambre de Sirama la douleur redoubla et il compris que c’était elle…
Il poussa la porte et la vit, une dague enfoncée dans la poitrine, les yeux dans les nuages, elle n’était plus… Cette fois ci il ne tenta rien malgré ses vagues notions de médecine, il savait, savait qu’il était trop tard…

_ Oh ma belle mais qu’a tu donc fais…

Ce sont les seuls mots qui purent sortir de la bouche de Black . Ses forces le quittèrent brutalement et il se retrouva les deux genoux à terre. Une larme perla alors au coin de son œil depuis longtemps asséché…
L’enivrante odeur de son cocktail lui revint aux narines le plongeant dans un état de léthargie et il resta ainsi au côté de la belle endormie sans plus pouvoir bouger, sans même remarquer la présence d’Anthony auprès d'elle.
Black était parti un instant pour escorter l’âme de Sirama en lieu sûr.

Un sentiment étrange vient se loger insidieusement au plus profond de son être. Ses sens s’embrouillent l’espace de quelques instants et la plongent dans un état second. Ses traits se font graves, balayant en une fraction de seconde toute l’insouciance dont Marquise est habituellement synonyme. Elle se relève brusquement, lâche son éventail qui vient s’écraser au sol avec fracas malgré les plumes aériennes qui le parent et elle se met à courir dans le dédale des couloirs en direction de la chambre de Sirama. Tout provient de là, elle en est convaincue.

Du sang … Son corps inanimé repose dans les bras du Prince. Le sang s’en échappe lentement, inexorablement. Blackhawk semble flotter. D’ailleurs tout se met à flotter autour d’elle. Son regard se fixe sur les taches rouges et s’y perd entraînant son esprit avec…

//De la glace, la blancheur immaculée de la glace….souillée… ce rouge sombre qui se répand telle la gangrène qui ronge tous les continents de ces terres…. Le sol gelé boit avidement ce sang qui se déverse en lui. Elle est là, sur son corps à tenter de le sauver de ses sorts inutiles. Tout se brouille de nouveau. //

Des larmes sur le plancher. Elle s’approche, n’a qu’une idée en tête, la réanimer avec des sorts, mais les siens, elle le sait, ne sont que pacotilles, les larmes coulent le long de ses joues, son regard émeraude est désormais noir et vide….Aide-moi…je t’en prie donne moi la force…MARQUISE ! Reprends toi ! Je ne peux rien pour elle. Son âme est toujours là, elle ne partira pas, elle ne me suivra pas au-delà du seuil…Marquise… Ce n’est pas encore le moment ! Reste encore et ne mélange pas tout !

Sirama ! Pourquoi ? Pourquoi faites-vous tous des choses incompréhensibles ? Oh mon dieu, que va-t-on faire ? * paniquée*